jeudi 22 février 2018

Pour en finir avec le décret inscription

À côté de l'indice composite du décret inscription,
l'équation de Schrödinger est un jeu d'enfant!
Le "décret inscription" (pour ceux qui ont la chance de ne pas le connaitre, il s'agit du monstre administratif qui régit l'inscription des élèves de la Fédération Wallonie Bruxelles en première année de l'enseignement secondaire) est un contrexemple parfait de simplicité politique... ou un exemple parfait de complexité politique inutile, voire inhumaine!

Espérer qu'une formule mathématique incompréhensible puisse résoudre de manière juste les problèmes de mixité sociale de l'enseignement, qui sont bien réels, est un fantasme politico-administratif kafkaïen dont il est urgent de sortir. La solution se trouve dans la simplicité:

  • faire confiance aux directions d'écoles et aux professeurs pour construire librement des projets pédagogiques variés,
  • faire confiance aux parents d'élèves pour choisir librement le projet pédagogique qui convient à leur enfant.

Est-ce à dire que l'état n'a aucun rôle à jouer? Que du contraire: son rôle est de construire un cadre simple, cohérent, et orienté vers l'intérêt collectif, dans lequel ces libertés peuvent s'exprimer au mieux. Concrètement, dans le cas présent, il est essentiel que l'état

  • fixe les objectifs de l'école comme étant l'épanouissement de chaque élève, quelles que soient son origine et ses capacités. En cela, l'idée d'un tronc commun jusque 15 ans quasiment sans redoublement, d'un enseignement totalement gratuit, telles qu'envisagées dans le pacte d'excellence et pratiquées dans les pays les plus avancés en termes de système éducatif, est certainement un progrès notoire. Finis donc les projets pédagogiques basés sur un élitisme intellectuel stérile (le "triomphe du QI") dès le secondaire inférieur, dès le primaire, voire parfois dès le maternel!
  • rende le choix d'école par les parents aussi confortable, simple et transparent que possible. Finies donc les nuits de camping devant les "bonnes écoles" la veille de l'ouverture des inscriptions, les armées de téléphonistes payés à prix d'or par les plus nantis pour "être le premier", finis les indices composites alambiqués menant à des situations aberrantes (ghettoïsations, domiciliations fictives, allongement des trajets domicile-école...). En revanche, une centralisation des demandes des parents (un site internet leur permettant d'encoder les écoles de leur choix, au nombre de leur choix, par ordre décroissant de préférence) et un algorithme visant à maximiser la satisfaction collective, sont essentiels et simples à mettre en œuvre.
  • supervise le travail des écoles à l'aide de quelques indicateurs simples: nombre de demandes des parents, nombre de places disponibles, nombre d'élèves par classe, diversité socio-économico-linguistique des élèves entrants, taux de réussite des élèves sortants dans leurs études ultérieures... puis aide les écoles à améliorer leur fonctionnement (discrimination positive, échange de bonnes pratiques...)
Comment arriver à tout cela en Belgique francophone, une région d'Europe qui a manifestement "mal à son système éducatif", et ce depuis bien longtemps?
  • En participant aux travaux du pacte d'excellence. Personnellement, j'essaie d'y faire passer l'idée d'un "décret inscription ultrasimplifié", projet ouvert à tout commentaire constructif!
  • En signant notre pétition Avaaz pour une supervision par l'Europe des systèmes éducatifs nationaux, en particulier celui de la Fédération Wallonie Bruxelles.


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